La petite patricia vient de franchir un cap, celui de sa 12 ème année, qu’elle contemplera, à l’instar des 11 qui ont précédé, du fond d’un lit qu’elle n’a jamais quitté.

Patricia souffre d’une importante infirmité psychomotrice, pieds tordus, jambes atrophiées. Glecia, sa mère, sans emploi, sans formation, sans espoir, ne sait comment palier aux besoins vitaux de ses 6 enfants, tous de pères différents.

Leur logis ? Une improbable cahute de terre et de branches entremêlées, minuscule, insalubre, perchée à flanc de colline, qui menace de s’effondrer à la 1 ère brise qui s’énerve.

Leur quotidien ? La lutte, pour s’accrocher à cette vie qui dérape mais pourtant si précieuse dans son unicité, leur seul bien en ce monde. Notre 1 ère rencontre avec cette famille. Et aussitôt le choc : celui des rires qui fusent, pour un oui, pour un non, autant d’instantanés couleurs volés à la misère et son cortège de souffrances en noir et blanc.

Nous avons entrepris des démarches et trouvé :

  • Une école et une garderie, à mi-temps et gratuites, pour 5 des 6 enfants, où leur est servi chaque jour un repas chaud. Un répit qui permet à Glecia de chercher un emploi de femme de ménage.
  • Un hôpital pour Patricia, qui reçoit des soins et bénéficie de séances de physiothérapie.
  • Une chaise roulante et un abonnement de bus, afin que cette dernière puisse s’y rendre avec sa mère et goûter enfin au bleu du ciel.

Et puis nous les avons logé décemment dans une petite maison, au sein de la même favela, au bas de la colline, accès possible pour une chaise roulante.

Le grand jour, vernissage, une mini-fête. L’émotion qui nous étreint à admirer le soleil, la lune et toute la voie lactée qui illuminent les visages des enfants à la seule vue d’un petit sachet de friandises qui leur est destiné, à bondir de joie dans les 3 pièces de la maison.

15 jours plus tard. lors de pluies diluviennes, leur ancien taudis sera emporté par un glissement de terrain…